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Description du blog :
Actualité culturelle - Art contemporain- Compte-rendus et articles : expositions, artistes, galeries
Catégorie :
Blog Art
Date de création :
29.03.2008
Dernière mise à jour :
25.11.2008

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Résidents. Exposition à l'Espace EDF Electra Paris

Résidents. Exposition à l'Espace EDF Electra Paris

Publié le 30/03/2008 à 12:00 par jumblehole
Résidents. Exposition à l'Espace EDF Electra Paris
Exposition rétrospective 2003-2007

-RESIDENTS- 36 Artistes résidents à Paris


Chaque année, Paris accueille 40 artistes, plasticiens, écrivains dans le cadre de ses programmes de résidences. Pendant trois à six mois, ils sont accueillis au Centre international des Récollets et à la Cité Internationale des arts. Des artistes venus du monde entier s'immergent dans la ville, s'en inspirent. Certaines œuvres présentées prennent Paris comme thème de réflexion d'autres revisitent son iconographie tandis que d'autres investissent des thèmes liés directement à leur séjour à Paris, la ville qui a cristallisé "leur désir, leur rêve leur recherche".
Le thème de l'exposition, "displacement" qui signifie déplacer, se déplacer être déplacé permet de tisser un lien entre leurs diverses propositions : performances, art vidéo, photographies, installations, rencontres, dessins etc.

L'exposition qui s'est tenue du 7 Novembre 2007 au 30 Mars 2008 à l'Espace EDF Electra, dans le 7ème arrondissement de Paris a présenté le travail de 36 artistes. A travers ce choix, ce sont 22 nationalités différentes qui sont été représentées. Malgré la volonté clairement affichée d'une exposition représentative de l'art contemporain à l'échelle mondiale, on peut remarquer que sur les 22 nationalités présentées, la majorité des artistes sont originaires des pays occidentaux. Cette remarque confirme le travail du sociologue Alain Quemin qui, dans son ouvrage "L'art contemporain international : entre les institution et le marché (Edition Jacquelin Chambon/Artprice, 2002), s'est interrogé sur la représentation des artistes selon leur origine dans les différentes institutions et évènements de l'art contemporains.
Dans l'exposition Résidents, sur les 36 artistes présentés, 22 sont originaires d'Europe et 5 sont originaires des États-Unis. Trois sont originaires d'Amérique du Sud. Deux viennent d'Afrique (Afrique du Nord et Afrique noire). Enfin, la Turquie, la Russie, l'Inde et le Japon ne sont représentés que par un seul artiste.
Le monde occidental est donc représenté avec une majorité écrasante puisqu'il représente une part de 77,6%. Un Monde occidental dominé par les Etats-Unis, représentés par 5 artistes soit une part de 13,8% au niveau global. Un monde occidental dominé par les artistes anglo-saxons qui dominent avec 35,7% comme part.
En observant à l'intérieur même de la liste des artistes européens, on peut remarquer que d'autres écarts de représentativité apparaissent. Ainsi, le pays européen le mieux représenté est le Royaume-Unis avec la présence de 5 artistes soit une part de 13,8%. On remarque que les pays méditerranéens sont bien présents : quatre artistes portugais ont été retenus ce qui leur donne la 3ème part, soit 11,1%. L'Italie est représentée avec 2 artistes. On peut remarquer la présence de nombreux artistes de l'Est de l'Europe : Bulgarie, Hongrie avec deux artistes, la Pologne, l'Ukraine.
La Suisse, l'Allemagne la Belgique et la Suède sont représentée par un artiste.

L'art vidéo occupe une part importante dans l'exposition : 14 vidéos sont diffusées (dont une "vidéo document", qui a enregistré une performance réalisée intramuros par Elena Kovylina). La variété des dispositifs et des thèmes abordés souligne la vitalité du médium. La scénographie malgré la concentration de vidéos parvient à faire cohabiter l'ensemble grâce à une parcellarisation de l'espace au rez-de-chaussée. Chaque vidéo est projetée dans une "cellule". Au centre une structure triangulaire accueille la vidéo des artistes anglais du groupe SEMICONDUCTOR.

Fondé en 1997 par Ruth Jarman et Joseph Gerhardt, ce duo d'artistes anglais propose un travail particulièrement intéressant. Le film proposé dans le cadre de l'exposition présente une succession de vues de Paris : des éléments quotidiens, un kiosque, une vue d'immeubles contemporains, une vue des toits de Paris, le périphérique la nuit etc. Les espaces, vides de toute présence humaine, filmés en plan fixe, en plongée, contre-plongée. De la vapeur d'eau s'échappe d'une dalle béton d'un kiosque à musique, des nuages sont pris au piège au sommet d'immeubles génériques, un nuage sombre menace une halle par les éléments étranges qu'il crache, tous ces phénomènes météorologiques nous signalent une perturbation étrange qui menace la capitale. Plus anxiogène, au cœur d'un Paris carte postale dominé par le Sacré Cœur, une tornade de poussière grouillante par sa dimension cataclysmique, noircit davantage l'ampleur de ces phénomènes extraordinaires.

L'atmosphère étrange est accentuée par l'accumulation des séquences qui se succèdent les unes aux autres sans trame narrative. Cette suite de plans séquences suggère la simultanéité des évènements. Ainsi, à chaque nouvelle vue de Paris, le spectateur recherche ce qui cloche dans le paysage. Si les phénomène météorologiques créent une ambiance surnaturelle, la dimension fantastique des évènements est très justement suggérée avec la perturbation d'éléments naturels de plus grande ampleur : les ombres du mobilier urbain, des cubes de pierres, tournent sur elles-même suggérant des troubles au niveau cosmique. Enfin, la vidéo se termine avec des vues nocturnes du périphérique. La ville est parcourue d' un flux de phares rouges et jaunes auquel répond la lumière fixe des logements.
Toute une poétique des éléments eau et air, installe jusqu'à une déréalisation de l'espace, une dissolution de la ville devenue volatile, immatérielle. La nuit des périphériques ultime transformation en un ballet de bulle lumineuses.


Parmi l'ensemble des œuvres proposées, j'ai retenu celles qui interrogent, renouvèlent l'iconographie de la ville de Paris.

Matthew Bakkom a réalisé un travail photographique à partir d'un effet calque, en superposant deux vues panoramiques nocturnes : une vue de New York, l'autre de Paris. La fusion des éléments urbains qui s'imbriquent ou se superposent, qui s'annulent et s'effacent rend visible un nouvel espace urbain. Cet espace idéal au delà de sa fonction poétique indéniable accentuée par la connotation nocturne. repose sur l'association de deux villes qui dans l'histoire des arts ont été rivales. Deux villes qui s'affirment d'abord en tant que capitales des arts : Paris capitale de l'Art Moderne, New-York Capitale de l'Art Contemporain. Leur fusion évoque toute l'histoire de l'art du XXème siècle : les échanges transatlantiques, les échanges intellectuels et culturels mais aussi une prise de pouvoir. Si Paris a dominé le milieu de l'art au début du siècle, la domination des artistes américains s'est affirmée par la suite jusqu'à l'hégémonie.